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  • Le fonds

 

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Des enjeux en quantité et en qualité

On constate régulièrement dans le monde l’importance de déséquilibres locaux ou régionaux tant en termes de ressources que de qualité des eaux. L’évolution de la démographie, l’impact de changements climatiques, les enjeux politiques contradictoires ainsi que les difficultés à mettre en place, dans beaucoup de pays, les moyens nécessairement diversifiés d’une gestion de l’eau dans une perspective d’un développement durable font de ces questions un enjeu majeur du XXIe siècle pour la planète.

En France, la politique de l’eau poursuivie au cours des dernières décennies ainsi que le dispositif législatif et réglementaire progressivement mis en place, notamment à l’échelle européenne, font aujourd’hui de la gestion de l’eau celle d’un patrimoine commun. Elle vise à rationaliser l’utilisation de l’eau et à en concilier les différentes usages par une approche globale et intégrée tenant compte des équilibres physiques chimiques et biologiques des écosystèmes.

 

Inventorier et estimer les ressources en eau

Pour l’alimentation en eau potable, l’irrigation des cultures, les besoins de l’industrie et la production d’électricité, la France prélève 34 milliards de m3 d’eau par an dans le milieu naturel dont la plus grande partie provient de nos fleuves et rivières. Environ 7 milliards de m3 de l’eau consommée par an est d’origine souterraine; elle est prélevée dans des aquifères par captages des sources, puits ou forages, ce qui représente plus de 60% de l’eau potable.

L’origine de l’eau souterraine varie en fonction de la géographie et de la géologie des régions. Ce sont les nappes des alluvions des rivières qui fournissent 60% des eaux souterraines : ces nappes sont en lien direct avec les eaux de surface. Ce sont aussi les nappes des grands aquifères en terrains sédimentaires pour lesquelles les zones d’utilisation peuvent être très éloignées de leur alimentation naturelle, nécessitant la connaissance sur une vaste échelle du système hydrogéologique qu’elles constituent. En terrains calcaires, la délimitation des ressources karstiques implique la reconnaissance directe ou indirecte des réseaux de cavités et grottes souterraines, et leur estimation la mise en œuvre d’un suivi régulier du débit des sources ou de techniques spécifiques de traçage (coloration, isotopie). Dans les pays granitiques, les ressources en eau sont associées aux altérites du granite près de la surface et aux failles qui le recoupent et qu’il s’agit de reconnaître, notamment par géophysique.

La connaissance des ressources en eau souterraine et leur estimation, préalables indispensables à leur bonne utilisation, fait ainsi appel à des spécialités variées de l’hydrogéologie.

 

 

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Protéger et surveiller les nappes d’eau souterraine

En contexte rural ou urbain, la bonne gestion des eaux implique de surveiller tout au long de l’année le niveau des nappes (piézométrie), niveau qui varie avec les pluies et l’utilisation plus ou moins saisonnière des eaux. Le mode et la densité des points d’un réseau de surveillance sont à fixer en fonction du type de la nappe d’eau. Il en est de même de la périodicité des mesures permettant de suivre l’évolution des impacts de la consommation, les recharges par les pluies, les relations entre les nappes et les débits des cours d’eau : autant d’éléments de choix que les hydrogéologues vont proposer aux collectivités territoriales.

Il s’agit également d’assurer la qualité des eaux potables dont celles des sources thermales et minérales par la délimitation de « zones protégées » autour de leur captage et le suivi par des analyses chimiques réalisées régulièrement : analyses visant à apprécier au cours de l’année l’impact respectif de différentes activités (agriculture, industrie, tourisme…), voire de suivre le devenir de pollutions accidentelles. Elles permettent aussi de prendre la mesure de la dégradation des eaux liée à l’érosion des terrains et au ruissellement qui suit des épisodes pluvieux importants et ainsi de proposer toute action de prévention.

In fine, outre les nappes d’eaux elles-mêmes, leur surveillance contribue ainsi, dans une perspective de développement durable, à protéger, voire à restaurer les milieux aquatiques auxquels elles sont naturellement liées : rivières, lacs, fleuves, zones littorales des régions maritimes.