La Société géologique de France organise et parraine chaque année des réunions scientifiques & techniques. Elle annonce également les manifestations scientifiques organisées par ses associations partenaires, celles des institutions internationales auxquelles elle est liée, ainsi que les réunions des associations avec lesquelles elle a signé un protocole d'accord :
Réunion/séance spécialisée de la SGF | ||
Parrainé par la SGF | ||
Organisée par une institution nationale ou internationale | ||
Organisée par une association partenaire à la SGF | ||
Manifestation où la SGF sera présente |
Cet hommage débutera mardi 07 décembre 2021 de 14h30 à 17h00 dans la Grande salle des séances de l'Institut de France.
Programme du 08 décembre 2021 – Société Géologique de France
Accueil à partir de 09h00 - Début de la journée à 09h20
Salle Van Straelen (voir le protocole sanitaire appliqué)
Vous pouvez retrouver l'intégralité des présentations sur la chaîne Youtube de la SGF : cliquer ici
Journée parrainée par la
et organisée avec le soutien de
Présentation
Jean Dercourt (1935-2019), géologue, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, élu correspondant de l’Académie des sciences en 1987, membre en 1991, Secrétaire perpétuel en 1996 et Secrétaire perpétuel honoraire en 2011, était un scientifique internationalement reconnu qui a consacré sa vie universitaire, féconde et généreuse à la recherche, à l’enseignement et sa vie académique intense et dévouée, à la diffusion et au rayonnement des sciences en France et à l’étranger.
Son oeuvre scientifique, est marquée par l’étude de la géologie des formations sédimentaires et des chaînes de montagne édifiées depuis 250 millions d’années. Jean Dercourt, en dirigeant plusieurs programmes internationaux (Téthys et Péri-Téthys), de 1987 à 2004, s’est attaché à la paléodynamique et au paléoenvironnement de la Téthys, océan ouvert dans la Pangée au Permien. Convaincu que la carte paléogéographique représentait l'ultime synthèse des connaissances géologiques d'une région, il a voulu réaliser des cartographies des époques depuis l’ouverture jusqu’à la fermeture en cours de la Téthys, ce qui a permis de reconnaître les environnements marins et terrestres de ce secteur significatif à l’échelle du globe. Les programmes ont mobilisé des centaines de chercheurs de dizaines de pays, suscitant plus d’un millier d’articles scientifiques.
Secrétaire perpétuel, Jean Dercourt eut le souci constant de la transmission du savoir et de la qualité de l’enseignement scientifique. Il s’est chargé de superviser la publication des Comptes rendus de l’Académie des sciences. Au sein de l’Académie, il soutint le développement de l’action pédagogiques de La main à la pâte, engagée par Georges Charpak en 1995 et appuya en 2005 la création d’une Délégation à l’Education et à la Formation. Il fit du château-observatoire d’Abbadia, près de Biarritz, propriété de l’Académie, un lieu ouvert au public et aux enseignants.
Ces journées débuteront le mardi 7 décembre après-midi à l’Académie des sciences, avec des témoignages sur son œuvre académique, sur son rôle important auprès de la communauté scientifique, sur sa personnalité, puis elles dresseront le bilan de son action et exposeront les problèmes actuels de la cinématique des plaques, de la géodynamique de la Méditerranée, de la cartographie géologique et de la paléogéographie. Elles se poursuivront le mercredi 8 décembre à la Société Géologique de France, avec une douzaine de communications traitant de l’héritage scientifique de Jean Dercourt.
Organisateurs
Philippe Taquet, professeur émérite, Muséum national d’Histoire naturelle, membre de l’Académie des sciences
Patrick De Wever, professeur émérie, Muséum national d’Histoire naturelle
Jean-Paul Cadet, professeur émérite, Sorbonne Université
François Baudin, professeur, Sorbonne Université
Programme de la journée du 08 décembre 2021
09:00 – 09:20 Accueil des participants et vérification du Pass sanitaire
09:20 – 09:30 François BAUDIN (Sorbonne Université) : Introduction
09:30 –10:00 Eric BARRIER, Marie-Françoise BRUNET & Bruno VRIELYNCK (CNRS, ISTeP) : 30 ans de reconstructions du domaine téthysien
Depuis 1986, quatre programmes internationaux pluridisciplinaires, centrés sur l’évolution géologiques du domaine téthysien, se sont succédés (programmes Téthys, Peri-Tethys, MEBE et DARIUS). Ces programmes académiques ont été financés par des organismes de recherche et des compagnies pétrolières. Ces programmes recherche-industrie ont permis de financer de nombreux projets et équipes scientifiques. L’objectif principal était la reconstruction de l’évolution du domaine téthysien depuis la fin du Paléozoïque jusqu’au Pliocène à travers la réalisation de cartes palinspastiques et tectono-stratigraphiques. Les reconstructions résultent de collaborations avec des spécialistes régionaux. Elles se sont appuyées sur des modèles cinématiques précis et sur une chronologie détaillée des évènements tectoniques et géodynamiques qui ont affecté le domaine téthysien au cours des derniers 250 Ma. Les cartes illustrent ces évènements et décrivent les environnements de dépôts et les principaux paléo-facies. Les relations tectonique-sédimentation ont été plus particulièrement étudiées. Ces reconstructions ont été publiées à travers quatre atlas de cartes publiés par la CCGM.
10:00 – 10:30 Jean-Loup RUBINO Rémi ESCHARD, C. NIELSEN, A. LETHERON (Total) : Importance des reconstructions paléogéographiques en exploration pétrolière, développements actuels. L’héritage de Jean Dercourt
Cet exposé fera un bilan de la contribution de Jean Dercourt pour les reconstructions paléogéographiques du domaine téthysien, puis on comparera ces travaux à ceux d’autres consortiums. On montrera combien les cartes paléogéographiques sont des documents clés pour l’exploration pétrolière notamment en domaine frontière et aussi en quoi ces cartes sont des documents fondamentaux pour toutes les approches de modélisations actuelles. Enfin on discutera le rôle de la géophysique moderne, que ce soit pour le domaine profond grâce à la contribution des profils longues écoutes qui permettent d’imager les différents types de lithosphères, ou en domaine superficiel grâce à la géomorphologie sismique laquelle permet d’imager les environnements de dépôts et de préciser les limites plates-formes /bassins.
10:30 – 11:00 Manuel PUBELLIER (CCGM), Camille FRANÇOIS, Christian ROBERT, Sung-Ping CHANG et le groupe PICG-667 : Discordances diachrones et évolution des marges continentales en compression et en extension
Des datations et des concepts plus précis sur les déformations crustales en extension et en compression permettent actuellement d’appréhender l’évolution spatio-temporelle des discordances stratigraphiques et donc les pics de déformation. Les marges continentales, bien documentées par la sismique réflexion montrent que l’extension et la rupture continentales sont presque toujours diachrones, créant des ouvertures en « V » à toutes les échelles. De la même façon la fermeture de bassins par des chevauchements lithosphériques est également diachrone. La Mer de Chine illustre les deux aspects simultanément et met en évidence l’importance des forces aux limites. La structuration des chaînes de montagnes conserve souvent cet héritage avec un diachronisme le long des grandes chaînes. Dès lors il est possible de redéfinir les différents types d’orogènes avec une vision plus globale.
11:00 – 11:30 Fadi NADER (IFPEN) Les enjeux scientifiques et industriels du bassin levantin en Méditerranée orientale : derniers résultats des études géologiques intégrées
Le bassin levantin est désormais une région pétrolifère confirmée, avec plus de 60 billions de pieds cubes (Tcf) de gaz naturel découverts au large d'Israël, de Chypre et de l'Égypte (le champ de Tamar fût la plus grande découverte mondiale de gaz naturel en 2009). De nouveaux gisements ont été proposés et des zones non explorées pourront produire des découvertes supplémentaires. Nos études, depuis presque 10 ans, incluent des travaux de caractérisation, d’expérimentation analytique et de la modélisation numérique, visant une meilleure compréhension intégrée de la géologie du bassin levantin. Au-delà des résultats techniques qui permettront de lever les défis sociétaux quant aux besoins d’énergie ou bien la prévention des aléas géologiques, ces projets ont aboutis à un capital humain important de jeunes chercheurs et professionnels en géosciences.
11:30 – 12:00 Pierre NEHLIG (BRGM) : Où en est la connaissance géologique du sous-sol national ?
Le BRGM dans ses fonctions de Service Géologique National a pour mission de développer la connaissance géologique du territoire national. Jean Dercourt s’est beaucoup investi dans ce cadre et a présidé le Comité de la Carte géologique de France de 1986 à 1992, et présidé le Conseil des Sciences de la Terre du BRGM de 1995 à 1997. Ces journées d’hommage sont l’occasion de faire un point sur l’état de la connaissance géologique du sous-sol national et les actions mises en œuvre par le BRGM en lien avec ses partenaires pour l’améliorer.
Pause déjeuner
13:45 – 14:15 Jacques CHARVET (Univ. Orléans) : Interprétations géotectoniques des Dinaro-Hellénides : de la reconnaissance des nappes à la tectonique des plaques
La connaissance de l’évolution géotectonique des Dinaro-Hellénides s’est construite en plusieurs étapes. Avant 1890, si les bases de la stratigraphie ont été établies, par des géologues français puis par l’école de Vienne, seule la tectonique verticale était reconnue. De 1890 à la Seconde Guerre mondiale, la structure en nappes est décrite, en Grèce d’abord, essentiellement par des géologues de langue allemande, sauf en Albanie. Entre 1950 et 1970, d’importantes monographies, élaborées notamment par les équipes françaises en Grèce, précisent en détail la stratigraphie des zones, ainsi que les charriages qui les affectent. Ceux-ci sont d’abord reconnus essentiellement dans les zones externes, comme le Pinde, le Parnasse, puis dans les zones internes avec la découverte des fenêtres dont celle de l’Olympe. L’interprétation géodynamique générale est alors faite dans le cadre du modèle géosynclinal, avec des ophiolites mises en place in situ dans le sillon eugéosynclinal. Tout change à partir de 1970. Après une note pionnière de J. Dercourt, les modèles élaborés, notamment par des chercheurs français travaillant en Yougoslavie puis de nouveau en Grèce, le sont en termes de tectonique des plaques. Ils mettent en évidence une évolution biphasée de la chaîne ; une première crise paléodinarique-éohellénique, à la fin du Jurassique, est marquée par l’obduction d’ophiolites ; vient ensuite la grande tectonique de nappes d’âge tertiaire progressant d’est en ouest. Depuis une quarantaine d’années, d’importants progrès concernent les nappes métamorphiques, leur exhumation, ainsi que la mise en évidence de la simultanéité et la migration progressive des phénomènes de compression, exhumation et extension post-nappes, notamment dans le domaine égéen. Les modèles récents prennent en compte les données géophysiques, comme la tomographie sismique. Cette dernière apporte un argument de poids dans le débat non clos sur l’origine des ophiolites et vient étayer, en plus des arguments de terrain, une origine orientale, maliaco-vardarienne.
14:15 – 14:45 Taniel DANELIAN (Univ. Lille), Marc SOSSON (Géoazur, Univ. Côte d’Azur), Alexandra ZAMBETAKIS-LEKKAS (Univ. Athènes), Gayané ASATRYAN (Acad. Sci. Arménie), Ghazar GALOYAN (Acad. Sci. Arménie), Lilit SAHAKYAN (Acad. Sci. Arménie), Alain PERSON† (Sorbonne Univ.), Monique SEYLER (Univ. Lille) & Araiyk GRIGORYAN (Acad. Sci. Arménie) : L’apport de la micropaléontologie à la reconstitution paléogéographique et géodynamique du domaine téthysien : exemples pris du Petit Caucase
La partie de la chaîne alpine qui traverse le Petit Caucase est issue d’une branche océanique de la Téthys, qui était située entre l’Eurasie et le bloc-sud arménien, d’origine gondwanienne. Les radiolaires extraits des radiolarites formant la couverture sédimentaire des laves océaniques sous-marines, ou de radiolarites qui contiennent des traces d’un volcanisme sub-aérien, fournissent des datations importantes pour comprendre et reconstituer la géodynamique de ce domaine océanique. Les foraminifères benthiques observés au sommet de l’épaisse série de carbonates de plate-forme du bloc sud-arménien permettent de contraindre l’âge de l’obduction des ophiolites. Lors de cette présentation seront exposés les travaux conduits depuis plus de 15 dans le cadre de plusieurs programmes de financement, notamment MEBE (Middle East Basin Evolution), ECO-NET, DARIUS et GDRI Géosciences Sud Caucase.
14:45 – 15:15 Sylvie CRASQUIN & Marie-Béatrice FOREL (MNHN-SU-CNRS, CR2P) : La paléopsychrosphère au Paléozoïque supérieur – Trias : apport des ostracodes (Crustacea)
Les ostracodes (Crustacea) sont des marqueurs paléoenvironnementaux particulièrement efficaces, en particulier de la bathymétrie. Lors des événements catastrophiques qui marquent la limite Paléozoïque – Mésozoïque, ce groupe benthique a subit comme l’ensemble de la faune et de la flore des dommages très sévères. Les milieux profonds, au-delà du plateau continental, auraient pu servir de milieu refuge. Les faunes profondes dites paléopsychrosphériques, ou du méga-assemblage de Thuringe, présentent des morphologies tout à fait caractéristiques qui les différencient aisément de leurs contemporaines néritiques. Il est donc possible de suivre l’évolution de cet assemblage avant, pendant et après la crise du Permien – Trias dans la Paléo-Téthys en liaison avec la circulation océanique.
15:15 – 15:45 Sylvie BOURQUIN et al. (CNRS-Univ. Rennes, Géosciences Rennes) : Paléoenvironnement, paléogéographie, et paléoclimat fini-Carbonifère Trias moyen du domaine ouest téthysien
L’assemblage final de la Pangée à la fin du Paléozoïque a conduit à une continentalisation d’espaces immenses sans équivalent dans les périodes géologiques postérieures. D’un point de vue climatique, on assiste, après la fin de l’ère glaciaire au cours du Permien inférieur puis du Trias, à l’émergence d’un climat de plus en plus chaud, provoquant l’aridification de vastes régions. Dans le domaine Nord-Ouest téthysien (i.e. les bassins européens), si la transition fin Paléozoïque - début Mésozoïque est bien contrainte en domaine continental tant au niveau des reconstitutions paléoenvironnementales, paléogéographiques et paléoclimatiques, l’histoire et l’évolution des bassins du Permien inférieur est peu contrainte. L’objectif de cette présentation est de faire la synthèse de nos connaissances du domaine intertropical Est Pangéen de la fin du Carbonifère au Trias moyen à partir des restitutions paléoenvironnementales réalisées depuis plusieurs années et de présenter les travaux et projets en cours.
15:45 – 16:15 Slah BOULILA & Bruno GALBRUN (CNRS-Sorbonne Univ, ISTeP & Observ. Paris) : L’enregistrement des paramètres de l’orbite terrestre dans les séries sédimentaires
Depuis la confirmation de la théorie astronomiques des paléoclimats, dite aussi théorie de Milankovitch, à la fin des années 70, la recherche de la trace des paramètres de l’orbite terrestre dans les séries sédimentaires est devenue une discipline à part entière de la stratigraphie : la cyclostratigraphie. Longtemps basée uniquement sur des analyses stratonomiques, notamment l’organisation des séries d’alternances marnes-calcaires, les études cyclostratigraphiques se basent maintenant sur l’analyse de paramètres sédimentologiques, géochimiques, physiques mesurés à très haute résolution dans des séries sédimentaires issues de tous les environnements de dépôt. De nombreux exemples céno-mésozoïques seront présentés.
16:15 – 16:45 Laurent RIQUIER, François BAUDIN & Julien DANZELLE (Sorbonne Univ., ISTeP) : Evénements Océaniques Anoxiques au cours du Phanérozoïque : Apport de la géochimie inorganique à leur compréhension
Au cours des temps géologiques, la Terre a connu plusieurs périodes de désoxygénation des océans, appelés Evénements Anoxiques Océaniques (OAE en anglais). Les OAE majeurs du Paléozoïque sont les événements Kellwasser à la limite Frasnien-Famennien (~372 Ma), et celui du Mésozoïque, l’OAE 2 à la limite Cénomanien-Turonien (~94 Ma). Ces deux OAE ont fait l’objet de nombreuses études sédimentologiques, paléontologiques et géochimiques. A partir de ces deux principaux exemples, nous présenterons quels ont été les apports majeurs de la géochimie, essentiellement inorganique, à la compréhension de ces deux événements.
16:45 – 16:55 Discussion générale et conclusions - François BAUDIN (Sorbonne Université) & Francis MEILLIEZ (Univ. de Lille)
17:00 - Cocktail de clôture