La Société géologique de France organise et parraine chaque année des réunions scientifiques & techniques. Elle annonce également les manifestations scientifiques organisées par ses associations partenaires, celles des institutions internationales auxquelles elle est liée, ainsi que les réunions des associations avec lesquelles elle a signé un protocole d'accord :
Réunion/séance spécialisée de la SGF | ||
Parrainé par la SGF | ||
Organisée par une institution nationale ou internationale | ||
Organisée par une association partenaire à la SGF | ||
Manifestation où la SGF sera présente |
Francis Meilliez (Pr émérite, Univ-Lille, Sc et techn., pdt SGN)
Frédéric Lacquement (Dr., BRGM, Orléans)
En 2016, la SGN célèbrera le centenaire de la mort de Jules GOSSELET, son fondateur, ancien président de la SGF. Les deux sociétés s’accordent pour suivre ses pas et ses raisonnements sur trois des sites qui jalonnent son œuvre, occasion pour cerner les questions non encore résolues.
Introduction | |||
L’Ardenne est le segment occidental d’un bombement en surrection depuis le début du Cénozoïque. Le réseau hydrographique qui pré-existait l’incise, déterminant des vallées dont les flancs redressés révèlent une histoire plus ancienne : celle d’un segment du front septentrional de la Chaîne Varisque. Un manteau d’altérites et de dépôts méso-cénozoïques fragmentaires ont couvert les reliefs montagneux résiduels dans un contexte de fragmentation continentale. A la suite de quelques illustres prédécesseurs (Dumont, De La Vallée-Poussin, Dufrenoy et Elie de Beaumont, …), Gosselet a arpenté ces vallées qui découpaient des plateaux marécageux. Il a notamment compris que le Signal de Fépin montre une discordance plissée d’une puissante série dévonienne sur un « ensemble ardoisier ». Il s’y est aussi convaincu que si une série est capable de se renverser à 45°, alors rien n’empêche de penser qu’elle puisse complètement se retourner puis être déplacée sur une faille subhorizontale. Il a mis en évidence dans la région de Givet une plate-forme carbonatée récifale et montré que le passage au Carbonifère est enregistré dans la série argileuse qui l’ennoie. Enfin, dans la région de Namur il a conçu le concept de Grande Faille reliant la Faille Eifélienne observée près de Liège à la Faille du Midi observée à Binche pour la première fois, et marquant la limite méridionale des gisements de charbon entre le Boulonnais et le sud de la Pologne. Les concepts nouveaux en tectonique et stratigraphie éclairent la compréhension générale sans remettre en cause les principales observations de Gosselet.
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Déroulement | |||
J1 = lundi 4 avril : La discordance post-calédonienne et magmatisme associé.
J2 = mardi 5 avril : La transgression varisque et sa paléogéographie.
J3 = mercredi 6 avril : L’extension dévonienne (faciès méridionaux dont le Givetien de Givet), et le raccourcissement varisque.
J4 = jeudi 7 avril : l’extension dévonienne (faciès septentrionaux) et le Front varisque.
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Carte de localisation des étapes |
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PROGRAMME | |||
L’excursion suit le parcours de la vallée de la Meuse, classique depuis les travaux pionniers de Dumont, Gosselet, Fourmarier, Kaisin, parmi d’autres. Chaque arrêt montrera comment s’est élaboré l’état des connaissances et, à la lumière des connaissances actuelles, quelles étaient les erreurs de raisonnement et les inspirations prémonitoires.
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Lundi 4 avril 2016 : La discordance post-calédonienne et le magmatisme associé | |||
13h30 : Accueil des participants sur le parking de Monthermé centre.
La discordance post-calédonienne est observée à la Roche à Corpias, au bord de la Semoy, sur l’éperon de Bogny-sur-meuse. Mise en évidence d’une faille synsédimentaire, active dès le Silurien terminal - Lochkovien, inversée lors du raccourcissement varisque. Marqueurs de partition de la déformation (calédonien vs varisque). Diverses expressions du magmatisme : filons, ejecta, ignimbrites, …
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Mardi 5 avril 2016 : La transgression éovarisque et sa paléogéographie | |||
Journée à pied, nécessitant une bonne condition physique. Montée sur le socle relatif, calédonien ; descente par étapes en observant les effets de failles synsédimentaires métriques durant l’extension puis lors du raccourcissement varisque. Illustration du cylindrisme structural et de ses limites d’utilisation.
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Mercredi 6 avril 2016 : L’extension varisque au sud et le Givetien de Givet |
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La Faille de Vireux est aussi une faille synsédimentaire, active durant le Dévonien inférieur au moins, puis inversée. Gosselet a proposé Givet comme lieu stratotypique d’une série bien dégagée de son encadrement pélitique par l’incision du réseau hydrographique. L’apparente simplicité de la structure plissée mise en relief en surface, cache une structure complexe résultant de la déformation progressive dans un coin déterminé par des failles synsédimentaires.
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Jeudi 7 avril 2016 : Le Front Varisque dans la région de Namur |
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L’écaille frontale de la Nappe de l’Ardenne porte une série dévonienne condensée, recouverte par la plate-forme carbonatée du Dinantien. La collision avec l’éperon du Brabant (socle gréso-pélitique du Paléozoïque Inférieur nappé d’une série dévonienne fragmentaire) a déterminé un bassin d’avant-pays détritique dans lequel le gisement houiller s’est développé dans un contexte de déformation progressive autophage. Sans en localiser précisément la trace, Gosselet y faisait passer la Grande Faille, reliant la Faille Eifélienne à l’est à la Faille du Midi à l’ouest, tandis que d’autres ne voulaient y voir qu’un effet de seuil paléogéographique. |
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Commentaire géologique |
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L’objectif de cette réunion extraordinaire sur le terrain est de suivre Jules GOSSELET sur quelques sites sur lesquels il s’est particulièrement illustré par ses écrits, de suivre son raisonnement et d’apprécier les développements que ses recherches ont ouverts. Le bord sud du Massif de Rocroi permet de montrer la base stratigraphique de la série de la marge siluro-dévonienne, discordante sur un ensemble calédonien pré-structuré. Le site du Rocher Bayard permet de différencier clairement, aujourd’hui, les parts des structuration calédonienne et varisque. Le métamorphisme identifié par GOSSELET est rappelé. Une faille synsédimentaire varisque majeure est mise en évidence. Le Signal de Fépin illustre l’équivalent, mais sur le bord nord du Massif de Rocroi. Sur ce site, GOSSELET s’est convaincu du raisonnement de Marcel BERTRAND et a admis qu’une série puisse tectoniquement être inversée et charriée. Ce site est aujourd’hui le meilleur site pour tenter de restituer les effets de la structuration calédonienne avant le dépôt de la série dévonienne. Les relations stratigraphiques entre le sud et le nord seront précisées lors d’un séminaire vespéral. Le site de Vireux a été débroussaillé par GOSSELET et longuement discuté ensuite. La mise en évidence d’une faille synsédimentaire est récente. Il permet de comprendre la structure du site de Givet, au voisinage d’une autre faille synsédimentaire majeure. Le Givetien de Givet a été défini par GOSSELET, sous le Fort de Charlemont et à Fromelennes. C’est une frontière structurale majeure qui sépare deux séries dévoniennes très différentes. La série septentrionale est nettement plus condensée et moins argileuse que son équivalent méridional. Les faciès burnotiens, conglomératiques, étudiés aussi par GOSSELET après d’autres, sont pro parte l’équivalent du Calcaire de Givet. Le secteur de Dave donne un aperçu de la Bande Condrusienne. Sa signification aura été exposée et débattue la veille au soir. Là passe aussi la Grande Faille dont GOSSELET a conçu la signification générale. En montant la Route Merveilleuse (Félix KAISIN) qui conduit à la Citadelle de Namur, les strates de la série du Namurien montrent quelques belles structures de déformation syn-sédimentaires pour les unes, post-sédimentaires pour les autres. La vue sur la « pénéplaine ardennaise » et le phénomène d’antécédence y est très pédagogique. |
Le nombre de participants est limité à 30. Les pré-inscriptions seront enregistrées par ordre d'arrivée. Pour être valables, elles devront être suivies du règlement de l'excursion. Une liste d'attente sera éventuellement constituée en cas de désistements.
Le tarif inclut le transport en co-voiturage (défraiement prévu pour le conducteur), l'hébergement (en chambre de 2 ou 4 personnes, lits superposés) au CLIP de Moraypré (08800 Haybes sur Meuse) (3 nuitées + petits-déjeuners), les repas (3 pique-niques, 3 dîners), le livret-guide, la présentation commentée des coupes et paysages, l’assurance obligatoire.
Le tarif tout compris par personne est le suivant :
180 € (Membre SGF ou SGN) - 210 € (Non-membre)
Les tarifs indiqués ci-dessus sont applicables pour 30 inscrits. Ils sont susceptibles d’augmentation si l’excursion avait lieu avec un nombre moindre de participants.
Déplacements mutualisés en co-voiturage :
J1 : 55 km - J2 : 0 km - J3 : 50 km - J4 : 80 km
Départ :
Accueil des participants le lundi 04 avril 2016 à 13h30 sur le parking de Monthermé centre.
Possibilité de transfert le matin à partir de Lille (gare SNCF ou aéroport de Lille-Lesquin) ou de Charleville-Mézières (gare SNCF)
Retour :
Fin de l'excursion le jeudi 07 avril 2016 à Namur, en milieu d'après-midi
Possibilité de retour sur Lille en fin de journée.
Conditions d’annulation :