![]() |
Des ouvrages sûrs et pérennes pour un développement durable
Dans les secteurs du génie civil, du bâtiment et des travaux publics, l’exigence de développement durable se traduit par la réalisation d’ouvrages économes en ressources et en énergie et dont la conception prend en compte leur évolution à moyen et à plus long terme. L’étude du comportement du sol et du sous-sol, notamment dans leurs relations avec les ouvrages, compte ainsi parmi les éléments importants de conception : c’est le domaine de la géotechnique pour lequel un millier de géologues et de spécialistes des sciences de la terre travaillent aujourd’hui en France ou à l’étranger.
Des questions techniques variées et respectueuses de l’environnement
Aux premiers stades de la conception d’aménagement, pendant la réalisation des ouvrages ou dans le suivi de leur évolution, les domaines d’intervention de la géotechnique sont multiples.
L’étude du milieu naturel non perturbé par l’activité de l’homme permet d’identifier les risques naturels qui y sont associés : sismicité, volcanisme, mais aussi instabilités de versants, glissements de terrain ou chutes de blocs rocheux en falaises. Ce sont également les risques liés à l’érosion (régression des lignes de rivages de la mer, modification de parcours des fleuves et des rivières) ou au contraire au comblement alluvial, ou encore à des dissolutions souterraines et des effondrements. Le territoire français n’échappe pas à de tels risques avec pour chaque région ses spécificités géologiques et géographiques : climats tropicaux d’outre mer, régions de montagne, littoral atlantique ou méditerranéen, grands bassins fluviatiles…
![]() |
La géotechnique sert à assurer une bonne adaptation des projets d’aménagement aux conditions géographiques et géologiques de site qu’il s’agisse de construire des bâtiments (maisons individuelles, équipements collectifs, grandes tours pour bureaux…), d’aménager des sites industriels, de réaliser des ouvrages linéaires de surface ou en souterrain (routes, tunnels, viaducs, chemins de fer, métro…), de construire des barrages, d’effectuer des aménagements aéroportuaires et portuaires, de réaliser des stockages de produits en surface ou en souterrain (stockage de gaz, de déchets radioactifs par exemple)…
La conception et le dimensionnement des infrastructures (fondations, soutènements, remblais…) incluent des études géologiques et hydrogéologiques du site ainsi que la caractérisation des propriétés mécaniques des terrains. L’exigence de durabilité se traduit par la prise en compte dans la conception des ouvrages des différents types d’aléas (sécheresses ou inondations exceptionnelles, sismicité…) et des éléments prospectifs disponibles en termes de développement ultérieur du site. Il s’agit aussi de maîtriser l’impact des ouvrages sur l’environnement, en particulier pour ce qui a trait à la circulation des eaux en surface ou en souterrain (perturbations des nappes).
La maintenance de l’usage d’un ouvrage, son amélioration, voire sa réhabilitation constituent d’autres domaines d’intervention de la géotechnique, ce qui inclut des moyens de surveillance notamment pour les grands ouvrages (tunnels, barrages, viaducs…), des actions spécifiques pour prévenir l’apparition de désordres, voire des traitements curatifs.
Différents acteurs aux responsabilités propres
Travaux publics, construction et autres aménagements sont des secteurs d’activités bien normés et où chaque acteurs a des responsabilités propres : maître d’ouvrage responsable du programme avec la responsabilité de bien en connaître le contexte et l’environnement (organismes institutionnels, services de l’état ou entrepreneurs privés); maître d’œuvre en charge de la réalisation du programme et à qui il revient d’identifier et de prendre en compte les divers risques dont ceux liés à la géotechnique, entreprises qui construisent les ouvrages et qui doivent s’adapter aux conditions réelles du site. Organismes donneurs d’ordre, sociétés d’ingénierie, entreprises disposent ainsi souvent en propre de services techniques spécialisés qui leur sont nécessaires pour assurer leurs missions.
En fonction de la dimension des projets, des bureaux d’études apportent assistance au maître d’ouvrage ou réalisent les études de maîtrise d’œuvre; ils prennent également part au suivi de la réalisation des ouvrages. C’est aussi le cas des bureaux de contrôle technique. Aujourd’hui, banquiers ou assureurs disposent également souvent en leur sein de compétences en sciences de la terre, élargissant ainsi la palette d’interventions des géologues dans le domaine de l’aménagement.